Dans le prolongement de la campagne « Racket sur les cotisations des travailleur(se)s sans papiers », à laquelle se sont désormais ralliées 45 organisations, les travailleurs sans papiers ont été reçus par les autorités togolaises le 21 septembre 2011. Au total, depuis le début de l’année, sept ambassades et consulats ont ainsi été interpellés. Voici le compte rendu de Stéphane, camarade de Sud Travail/Solidaires :
« Petit rappel préalable : comme pour une dizaine d’autres ambassades et consulats, nous avons envoyé un fax le 28 avril 2011 à celle du Togo pour demander à être reçu. A leur demande, nous avons envoyé deux nouveaux fax courant juillet pour confirmer notre demande. Début septembre, il nous a de nouveau été demandé d’envoyer un fax, sans quoi il fallait « arrêter de les importuner »… Nous avons donc décidé d’organiser un rassemblement devant l’ambassade togolaise.
Le matin de l’action, l’ambassade du Togo a contacté Droits Devant !! pour indiquer que l’ambassadeur n’était pas présent ce jour et que nous ne serions pas reçus.
Finalement, nous avons été reçus sans difficulté mais l’accueil a, dans un premier temps, été glacial (fouille au corps avec palpation et inspection minutieuse de nos sacs !).
La délégation (5 personnes) était composée des organisations suivantes : Droits Devant !!, Comité St Just 17e, Sud travail/Solidaires.
Nous avons été reçus par trois membres de l’ambassade : M. KOLOBE, attaché à l’ambassade, s’occupe spécifiquement de la question des laissez-passer, M. BANIEN et M. ASSAH, ministres conseillers.
Ils ont précisé qu’ils étaient chargés de recueillir nos doléances, de les transmettre à l’ambassadeur et de prendre contact avec nous dès son retour pour fixer un nouveau rendez-vous.
Nous avons rappelé les principes de la campagne racket et retracé nos actions en direction des consulats et des établissements publics, organismes, institutions et ministères. Nous avons insisté sur la complicité des autorités qui délivrent des laissez-passer.
Nos interlocuteurs ont paru mal à l’aise, sur la défensive et ont semblé ne pas savoir ce que nous attendions d’eux (c’est mon ressenti, forcément subjectif).
M. KOLOBE a répondu que les accords franco-togolais doivent être respectés et que la France n’est pas la seule à pratiquer cette politique, ajoutant : « Même chez nous, on fait des rafles et on expulse des sans-papiers ».
Après ce départ difficile, l’ambiance s’est peu à peu détendue. M. KOLOBE nous a assuré qu’il s’attachait au strict respect de la procédure dans la délivrance des laissez-passer, ce qui amène souvent à la libération des sans-papiers en détention.
Il nous a précisé, chose intéressante, que les autorités togolaises conditionnent la signature des laissez-passer à des engagements des autorités françaises concernant la réinsertion des sans-papiers expulsés.
Il ne semble pas que cette demande soit faite à chaque fois, mais comme d’habitude, nous n’avons pas réussi à en savoir plus sur les chiffres.
Nous avons dit qu’il est inadmissible que des sans-papiers se retrouvent expulsés après avoir cotisé et payé des impôts pendant des années, et nous avons demandé à nos interlocuteurs de ne délivrer aucun laissez-passer sans que l’Etat français ne se soit acquitté de ses dettes vis-à-vis des sans-papiers.
De leur côté, M. ASSAH et M. BANIEN ont admis l’importance de la diaspora togolaise dans le développement de leur pays. Ils ont également dit qu’il s’agissait d’un premier contact, avant un futur rendez-vous avec l’ambassadeur ».
DROITS DEVANT !!
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