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Les sans-papiers d’aujourd’hui sont les réfugiés d’hier, et inversement

img_0004.jpg Copyright photo : Amnesty International Alors que depuis 10 ans, près de 30 000 réfugiés de pays du Sud ont péri, notamment par noyade, en tentant d’atteindre l’Europe, ses gouvernements, la France en particulier, se manifestent soudainement comme s’ils découvraient l’ampleur de la tragédie. Il est heureux qu’au bout d’une décennie, après des dizaines de milliers de vies humaines évaporées dans le silence, l’anonymat et la banalisation, des dirigeants européens prennent enfin des mesures d’accueil qui, même insuffisantes, vont néanmoins dans le bon sens. Malheureusement, nous assistons aussi à une offensive en règle de ces mêmes dirigeants pour répandre les germes de la division entre les réfugiés politiques « recevables » et les réfugiés économiques « indésirables ». Vouloir dresser un mur (un de plus) entre ceux qui fuient leur pays à cause de la guerre et ceux qui subissent la misère économique est dangereux et indécent et ne peut qu’alimenter tensions et stigmatisations. Les uns et les autres sont des victimes de la barbarie. Il n’est que temps de remonter de la conséquence à la cause et de démasquer les responsables de ces désastres humains qui acculent à l’émigration contrainte des centaines de milliers de femmes, hommes et enfants. Ces bâtisseurs d’un nouvel ordre colonial, qui perpétuent et accentuent la spoliation et la paupérisation des pays pauvres, qui ont provoqué l’explosion de l’Irak, de la Lybie, de la Syrie où sévissent désormais le poison du terrorisme et les atrocités de la guerre… Tous doivent être dénoncés. Nous savons par expérience que ces migrants économiques que sont les sans-papiers, main-d’œuvre de réserve maintenue délibérément dans le non-droit car source de profit intarissable, sont les réfugiés d’hier et que nombre d’entre eux, bien avant que n’émergent au grand jour les images choc de la tragédie, l’ont payé de leur vie. Nous savons aussi que nombre de ces réfugiés politiques d’aujourd’hui, à qui sera refusé l’asile, seront les sans-papiers de demain et s’en iront grossir les rangs de ces esclaves modernes qui, comme le soulignent les experts de l’Organisation pour la Coopération et le Développement Economique (OCDE), sont une aubaine pour les pays riches. Il faut que cessent hypocrisie et démagogie : les réfugiés politiques et économiques, auxquels il faut désormais ajouter les réfugiés climatiques, subissent tous les exactions des faiseurs de guerre et des pilleurs et pollueurs des terres du Sud. Dans le respect de l’égalité des droits, tou(te)s les réfugié(e)s doivent obtenir l’asile, tou(te)s les sans-papiers doivent être régularisés.
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