LE CONSULAT DU MALI

LE CONSULAT DU MALI
AUX ORDRES DE SARKOZY

Sadio Diallo, sans papiers malien installé depuis sept ans en France, a
été expulsé mardi 13 février après midi dans un vol Air France après
que
le Consulat du Mali ait délivré à la police française le laissez-passer
d’expulsion.
Le délai de rétention de Sadio devait s’achever mercredi 14 février à
12 H
00, après 32 jours d’incarcération. Diallo n’avait plus que 18 heures
de
rétention à effectuer avant de retrouver la liberté. Le laissez-passer
a
été signé par le Consulat du Mali à l’aéroport même, 2 heures avant le
décollage de l’avion.
Sadio, comme des dizaines de milliers d’autres sans papiers,
travaillait
en France dans le bâtiment et envoyait mensuellement à sa famille et au
village d’origine l’argent qui permettait de construire des projets de
développement.
Cette expulsion, particulièrement inacceptable de par son humiliation,
sa
brutalité physique (Sadio a passé le voyage scotché, menotté et
neutralisé
par 4 policiers) et sa cruauté mentale, reflète bien la collaboration
active et permanente du consulat malien avec la politique du chiffre de
Sarkozy.
Le Consulat du Mali, comme d’autres (Sénégal, Algérie, Mauritanie,
Guinée,
Turquie…) pourvoyeurs de laissez-passer, permet ainsi à Sarkozy de
promouvoir sa démagogie répressive et sécuritaire envers l’électorat
fascisant pour lui assurer les voix nécessaires à son éventuelle
élection.
La mascarade indécente de l’actuel sommet France-Afrique, où dictateurs
et
corrompus quêtent les faveurs financières et politiques de l’état
français, démontre la réalité d’un nouvel ordre colonial allant puiser
dans l’allégeance de gouvernements africains en mal de légitimité le
viatique nécessaire à l’extension de son empire.
Sadio Diallo, comme tant d’autres de ses compatriotes acculés à
l’émigration contrainte économique ou politique paupérisés au Sud,
réprimés et exploités au Nord, paye là le tribut de ces collusions
gouvernementales qui doivent et seront combattues ici et là bas.
Sadio a été accueilli à son arrivée à Bamako par l’Association Malienne
des Expulsés (A.M.E.) qui s’est créée lors du Forum Social Mondial de
Bamako en janvier 2006. D’autres associations sur le modèle de l’A.M.E.
se
construisent actuellement dans d’autres pays pour permettre aux sans
papiers expulsés de se coordonner pour prolonger leur lutte.