« Le but était d’être reçu en délégation afin de réaffirmer les exigences de la campagne racket et de rappeler aux autorités consulaires que lorsqu’elles délivrent des laissez-passer d’expulsion, elles se rendent complices du racket exercé par l’Etat français sur les travailleurs et travailleuses sans-papiers (…). Nous avions déjà été reçus au consulat général de Mauritanie au début de l’année 2009. Depuis, les services consulaires ont été rattachés à l’ambassade. Les autorités mauritaniennes ont accepté de nous recevoir. Cette nouvelle entrevue s’inscrit dans le contexte d’une offensive xénophobe de la droite réactionnaire au pouvoir qui impose une pression sans cesse accrue sur le nombre d’étrangers à expulser. La délégation (5 personnes) était composée des organisations suivantes : Droits Devant !!, ATMF, CSP Vitry, CSP St Just 17e, Sud travail/Solidaires. Nous avons été reçus par le colonel DAYE attaché à la défense, par M. LEMINE, premier conseiller des affaires consulaires, par Mme ASTOUBA, première conseillère chargée de la francophonie et par le premier conseiller chargé des affaires culturelles. Ces personnes était mandatées par l’ambassadrice pour nous recevoir. Cette dernière s’est déclarée disponible pour nous rencontrer ultérieurement dans le cadre du suivi que nous allons organiser. Le colonel DAYE a mené les débats. Il semblait peu au fait de la situation de ses ressortissants sans-papiers, contrairement à M. LEMINE. Nos arguments ont été écoutés, mais nos interlocuteurs nous ont opposé les accords d’immigration choisie passés avec la France. Selon eux, il n’est pas possible de faire autrement que d’appliquer les accords (et donc de délivrer le laissez-passer) lorsqu’il n’y a pas de doute sur la nationalité du sans-papiers présenté par la Préfecture. Ils nous ont assuré être très exigeants sur les preuves avancées : en l’absence de preuve claire, il n’y a pas de délivrance de laissez-passer. Selon eux, l’ambassade de France en Mauritanie fait ses propres recherches en Mauritanie pour essayer d’apporter les preuves pouvant permettre l’expulsion. Selon M. LEMINE, il y a très peu de demandes. Cependant il s’est refusé à nous donner un quelconque chiffre. Ils ont déclaré être pris entre deux feux : la question humanitaire et la question légale. Il est difficile de lire entre les lignes de leur discours mais il probable qu’ils n’aient pas voulu dire « officiellement » qu’ils font le nécessaire pour délivrer le moins de laissez-passer possible. L’un d’entre eux a même parlé de la politique xénophobe de la France. Il parait donc nécessaire d’être vigilant et d’assurer un suivi avec l’ambassadrice et M. LEMINE. A notre demande, ce dernier nous a laissé son téléphone portable. Très utile en cas d’urgence ».
Adresse : 47, rue de Dantzig – 75015 PARIS (plan)
Métro : Porte de Versailles (ligne 12) ou Porte de Vanves (ligne 13)
Tramway : Georges Brassens (ligne 3a)
Tél/Fax : 01 42 50 79 92
E-mail : administrateur@droitsdevant.org